8 Марта / March 8th

Nous sommes aujourd’hui le samedi 8 Mars. La femme russe a de la chance… Le 8 mars est son moment: tous les hommes, quels que soient leur âge, leur position sociale ou leurs origines, affluent dans les rues de Moscou et autres villes avec des tulipes multicolores, des mimosas dorés, des roses ou encore des boîtes de chocolats sous les bras. Et tous ces cadeaux sont destinés à des femmes, épouses, copines, filles, collègues, amies ou mères. Les russes souhaitent ainsi témoigner leur gratitude à l’ensemble de la gent féminine qui embellit leur quotidien.

Alors vous me direz que le 8 mars est la journée internationale de la femme, que c’est partout pareil etc… Détrompez-vous. Le 8 mars est un jour férié en Russie depuis Brejnev pour que les hommes soient (enfin) à l’écoute des femmes, et prennent soin d’elles. Les hommes russes sont galants, c’est quelque chose qui choquera peut-être celles d’entre-vous qui iront en Russie. Les portes vous seront tenues et vos sacs seront portés. Tout cela sans aucun sous-entendu ou quelque forme de séduction. Mais la Russie est un pays machiste, paradoxalement. En témoigne le tag que j'ai trouvé ce matin dans les rues, qui traduit littéralement donne : "Ferme ta gueule gonzesse, ta journée c'est le 8 Mars".

Alors que je me dois de participer activement à cette fête, je me prépare tôt et pars à la recherche de fleurs dans la capitale pour les offrir à mes amies, la responsable de mon étage (une grand-mère qui surveille les couloirs) et la femme de la sécurité à l’entrée de mon bâtiment qui semble bien seule à l’heure où je sors de mon appartement. Mais trouver des fleurs correctes le 8 mars à Moscou c’est comme se lancer à la conquête du Graal. J’appelle le fleuriste de mon université pour lui demander si il reste des tulipes (tyulpani en russe) : forcément, rupture de stock. Je me balade de kiosques en kiosques pour trouver quelque chose de plus joyeux que des chrysanthèmes : toujours rien.

C’est en voyant un type avec un énorme bouquet de roses en main (à peu près 50) que je m’empresse de lui demander, dans un russe plus que catastrophique, où il a trouvé ça. Miracle, le fleuriste n’est qu’à une station de métro.

Mais c’est le plaisir d’offrir qui procure une satisfaction certaine. Réveiller ses amies, une tulipe à la main, et voir la joie dans leurs yeux, ça fait du bien. On appréhende moins la journée qui va suivre, on fait plaisir à des gens auxquels on tient, on relativise nos petits tracas quotidiens et la pression de l’administration russe.

On est heureux et elles aussi.

La journée de la femme est finalement celle de l’homme qui aime offrir.

C prazdnikom !

Paka